ANNÉES 50 | LE PORT DE DOUARNENEZ

Dans les archives de DZ MÉMOIRE, ces quatre photos spectaculaires du port de Douarnenez de la période des années 50 postées par Jean Michel

En accompagnement, un extrait du livre de Jean Michel Le Boulanger « Douarnenez de 1850 à nos jours » relatant l’activité du port durant cette période, le tout donnant cette impression d’intense activité économique, chaque corporation prenant sa part de travail et de bénéfice.

Cette activité était identique de Camaret au Croisic pour la Bretagne Sud.

Extrait JM LE BOULANGER: »

À Douarnenez, le chalut est toujours inconnu, le filet droit reste d’usage et le port stagne. Des jeunes, parmi les plus entreprenants, les plus ambitieux, quittent Douarnenez pour les ports du nord, La Rochelle ou Concarneau, pour apprendre le chalut, métier d’avenir. Bien sûr, à Douarnenez, les navires sont plus puissants et maintenant motorisés. Mais ils sont moins nombreux, passant de 475 en 1946 à 341 en 1954. Les équipages baissent en proportion. Des 3500 inscrits maritimes de 1938, il en reste 2100 en 1954. Soit, malgré tout, le plus grand nombre d’inscrits maritimes de tous les ports de France. Cette population, cependant, vieillit et le commerce maritime commence à attirer les plus jeunes. Que ce soit à bord des malamocks, navires hauturiers polyvalents, se livrant à la pêche au thon, au maquereau de dérive ou aux palangres, à bord des pinasses chassant la sardine de dérive ou le maquereau ou à bord de ligneurs, les pêches pratiquées ne varient pas. En 1950, le port produit 6696 tonnes de maquereaux, 1653 tonnes de thons, 3502 tonnes de sardines, 166 de sprats, 216 de langoustes et crustacés, 4263 de poissons de palangres. L’irrégularité des apports sardiniers est toujours aussi grande. Les tonnages de thon et de langouste augmentent considérablement à partir de 1946 ; le maquereau se maintient à un niveau élevé mais le rapport en reste très faible. Les autres pêches traditionnelles sont en perte de vitesse.Tout, en dix ans, va exploser.Le 18 septembre 1945, un ingénieur des Ponts et Chaussées déclare : « Le 6e port de France n’a pas de place, pas d’abri sûr, pas de quais, pas de terre-pleins! » Quand les travaux reprennent, en 1946, la plus grande partie des enrochements a été mise en œuvre sur l’ensemble des deux môles… Si sur le môle Men Léon-Flimiou, les blocs d’assise sont presque tous installés, il n’en est pas de même sur le môle est-ouest, loin s’en faut. L’inachèvement des travaux a été pendant plusieurs années à l’origine de dégâts variés. Il est temps d’en finir.
En 1948, enfin, la première tranche est terminée.Le tonnage débarqué, en 1947, est de 13130 tonnes ; les 60 ateliers de mareyage font travailler 500 personnes, les 18 usines de conserves, 1850 travailleurs ; parmi les activités annexes, on dénombre 5 chantiers de construction (70 salariés), une usine de fabrication de boîtes de conserves (200 ouvriers), 2 fabriques de glace (les glacières du Rosmeur et les glacières de Douarnenez, succursale de la société des glacières Courtois et Cie, de Quimper), qui produisent 135 tonnes par jour en 1952 et occupent 28 salariés, 3 fabriques de sous produits, une à Pouldavid appartenant à la Compagnie du guano de poisson français de La Rochelle (MM. Jodet-Angibaud), les deux autres à Poullan, (17 employés au total) et 2 fabriques de filets… On note aussi l’existence de coopératives maritimes dépendant de la caisse régionale de crédit maritime. À Douarnenez, elle s’appelle l’Abeille et, à Tréboul, la Fraternelle. Les « coopé » s’organisent autour de deux sections « rogues et divers » et « combustibles liquides », disposant de deux réservoirs à gas-oil de 60 000 litres. Citons également l’école municipale de pêche qui accueille 30 élèves, du 15 novembre au 1er avril, et pour parfaire l’inventaire, l’Abri du Marin dont un rapport de l’Inscription maritime nous apprend qu’il est « un lieu de repos pour les vieux marins n’ayant que peu de ressources ». Jacques de Thézac n’aura jamais lu cette phrase.« 

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