En France, dit-on, tout finit par des chansons et çà n’était pas démenti lors de nos repas de famille où les « trois quarts réserve de chez le caviste Bahon » finissaient par donner de l’élan aux plus timoré(e)s et nous avions droit à des interprétations…plus ou moins heureuses de « Redis moi Malory », « Etoile des neiges » « Emmène-moi au bout de la terre » avec mouvement de vagues coude à coude dans les rangs, « Les P’tites femmes de Pigalle » « redis moi des choses tendres »…je vous laisse nous dire vos propres chansons sans oublier l’inévitable « je ssssuis le maîtrrrre à boooord » à faire trembler les haubans!!! Un jour, dans les années 80, lors d’un de ces repas, je me suis souvenu que j’avais dans la voiture un petit dictaphone professionnel et j’ai enregistré mon père qui « chantait bien » et qui chanta cette fois « sa » chanson « c’était un gars de la côte bretonne », une chanson de marin et de naufrage, bien sûr, et par miracle, j’ai pu récupérer cet enregistrement de qualité très moyenne (manque quelques secondes après la seconde 57) donc, je vous le joins en espérant que çà vous rappellera de bons souvenirs!
LE P’TIT GARS MICHEL
Dans la cabaret près du vieux port
On rit on boit on chante
Tandis que le vent souffle dehors
Annonçant la tourmente
Noël, c’est Noël, chantons Noël !Riant de la tempête
Se grisant de cidre et d’hydromel
Les marins font la fêteEt chacun chante sa chanson
Écoutez celle du père Yvon :C’était un gars de la côte bretonne
Un p’tit matelot de Saint-Malo
Qui adorait sa jolie Maryvonne
Ohé ! ohé ! ho hisse ! oh oh !Au diable toutes ces histoires,
Que l’on me serve encore à boire !Dans ma pauvre cervelle,
Hélas, je me rappelle
Y’a trois ans, j’ai perdu mon p’tit gars Michel
Là-bas au large un soir de Noël
Tandis que chantait le père Yvon
Entrant comme un sauvage
Un homme a crié » – ohé bretons
Au canot de sauvetage !Un trois-mâts perdu lance des signaux
Nous autres sauvons leur vie !Et là, avec tous dans le grand canot
Yvon lutte, Yvon crie : » – Courage ! hardi ! hardi ! allez ! « Et le trois-mâts est accosté
Ohé les gars de la côte de la bretonne
Ohé matelots ohé oh oh !Vous êtes sauvés, priez la Madone
Le père Yvon dans son canot
Prend le mousse de l’équipage
Qu’il vient d’arracher au naufrage Puis à la mer furieuseIl
dit « Regarde, gueuse ! Tu ne l’aura pas
Comme tu as eu mon p’tit gars Miche
lLà-bas au large un soir de Noël »