1832 | 49 | 85 à 98 | CHOLÉRA A DOUARNENEZ

Il y a moins de deux ans , peu d’entre nous aurait pu réagir aux mots WUHAN et CORONAVIRUS, ce que nous retenons aujourd’hui c’est qu’il s’agit d’une épidémie et qu’une épidémie fait des morts surtout à notre époque au vu des populations – WUHAN 11 millions d’habitants, La CHINE, 1 Milliard 400 millions – et au vu des moyens de transport nés de la mondialisation.

Il y eut la GRIPPE ESPAGNOLE – au moins 50 millions de morts – ayant déjà pour origine la Chine, il y eut des cas à Douarnenez mais il y eut aussi et à plusieurs reprises des épidémies de CHOLERA. Je remonte un article sur ce choléra à Douarnenez, il y eut de nombreux morts, moins qu’ailleurs mais, curieusement, il n’est pas demeuré dans « l’inconscient collectif » de la ville…

Article décembre 2018

L’ANKOU APPORTE LE VENIIN

« Le 9 mai 1832, un homme est assis dans une diligence, quelque part entre Nantes et Quimper, il s’appelle CATEL, marin à Alger, il est malade, il se met à vomir. Descendu à Quimper à l’hôtel du Lion d’Or, il y passe la nuit; son état de santé se dégrade soudainement et de façon inexplicable, l’hôtelier alerte, le Maire de la Ville vient, le malade est transporté à l’hospice, les médecins appelés sont unanimes, cet homme est atteint du choléra. Catel décède peu après, le lendemain, parti de l’hospice, la maladie se répand et provoque les premiers décès. Le choléra est une maladie infectieuse se manifestant par des diarrhées liée à une déshydratation importante; très contagieuse, elle se transmet notamment par le toucher [les mains sales…] ou par contamination alimentaire. Néanmoins, on ne s’inquiète pas outre mesure: le préfet et Monseigneur rassurent, chacun avec ses éléments de langage: le temporel dit  « tempérons, le pire n’est jamais sûr… », le spirituel, lui, récite son catéchisme, à savoir que nous sommes en présence d’un châtiment de Dieu causé par les «iniquités» du monde et que, pour s’en protéger, « y’a qu’à » recourir aux trois seuls moyens catholiquement efficaces : prière, pénitence, charité, combien de fois par jour, l’ordonnance ne le dit pas. Malgré tout, on n’est pas dupe et on se met à enlever fumier, animaux crevés et autres immondices qui traînent dans les rues et on redouble de ferveur dans les églises et les processions. Pour se protéger de l’extérieur, comment faire?les pêcheurs, leurs familles qui nous intéressent ici, ils vivent dans un port où transitent des marchandises et des marins venant d’ailleurs. L’épidémie se propage: à Brest, sur 400 malades la moitié décède, à Douarnenez, 103…, 72 communes seront touchées, 3.018 décès sur 7.375 personnes atteintes de la maladie, dont 55 % de femmes : tel est le bilan de l’épidémie de choléra qui a ravagé le Finistère au cours de l’année 1832.« La ville de Douarnenez est sale, si l’on en croit une délibération du Conseil municipal datant de 1832 : « Cette ville (…) est croisée de trente petites venelles et culs de sac, dans lesquels les voitures ne peuvent pénétrer pour en extraire les fumiers et les ordures de toutes natures ». En 1835, il n’y a pas encore de réseau d’eau potable dans la ville : seuls deux puits et deux fontaines donnent une eau fade et saumâtre; il faut aller à Ploaré pour trouver de l’eau potable en abondance. »

Le choléra à Douarnenez en 1849

Le choléra revient – d’Audierne, cette fois – en 1849: devant l’hécatombe, le cimetière de Tréboul alors dans l’enclos de la Chapelle Saint-Jean, s’avère vite insuffisant et Armand LAUVERGNAT, négociant de Tréboul,  offre le terrain du cimetière actuel; en deux mois, 507 décès!

De 1885 à 1898

Une autre épidémie de choléra fait 80 morts dans la seule ville de Douarnenez entre décembre 1885 et mars 1886. En mars 1888, une épidémie de petite vérole sévit faisant de nombreuses victimes; on compte 844 décès parmi les 11 000 habitants de la ville à l’époque. Entre le 30 août 1893 et le 1er mai 1894, le canton de Douarnenez enregistra 172 cas de choléra (dont 99 décès), dont 88 cas (48 décès) pour la seule ville de Douarnenez. Une épidémie de diphtérie sévit à Douarnenez entre le 29 novembre 1897 et le 6 juin 1898. Elle fit 59 malades et provoqua 17 décès.

Le Matin du 26 juin 1890 [choléra 1885]

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