COMMENTAIRE

Ce phare de l’île se hausse tout de même un peu du col: d’accord, plus il sera haut, plus il sauvera des marins mais là, l’artiste prend ses responsabilités: je sais, on accorde tous les droits aux artistes même de maquiller la stricte réalité, vous vous rendez compte? un bateau est drossé sur un rocher de l’île – tous les hommes sont sauvés dans notre histoire – nous défendons notre patron devant le tribunal de Quimper:

• M. Le Président dit-il, en enlevant sa casquette et en la tournant et la retournant dans ses mains, si le phare avait eu sa vraie hauteur, je me serais plus inquiété, je me serais moins approché, donc c’est l’artiste qui est responsable puisqu’un phare ne peut, par lui-même, se hausser et se rabaisser à volonté, comme mon conseil, ici présent (moi, nommé d’office), me l’a fait répéter je demande que cet artiste soit condamné à refaire son tableau avec un phare à sa hauteur…et à repeindre mon bateau qui a rushé sur le rocher et qu’il ne lui vienne pas idée d’allonger mon mât de misaine et d’artimon….
• L’artiste, sur le banc des accusés, avait sorti son carnet et son crayon de graphite et « crayonnait » furieusement et le Président et la Greffière, curieusement de petite taille tous les deux, lui en était à 2 mètres, elle-même à 1.90m….aux questions posées, il répond avec impolitesse d’artiste qu’il n’a rien à déclarer et qu’il ne reconnaît pas la validité du tribunal!
• Après délibération, le Président, en faisant voleter sa robe, rejoint son estrade et lit le verdict…remettre le phare à sa vraie dimension dans son tableau, repeindre la bateau drossé de notre marin douarneniste et respecter strictement les plans de sortie du chantier, notamment tout ce qui peut être allongé….
• Avec début de fatigue et d’exaspération, le Président se tourna vers l’artiste accusé pour lui demander s’il avait quelque chose à ajouter?
• Et là, l’artiste, rentre dans sa poche crayon et carnet, se lève et, après un regard circulaire dans la salle, répond: Non, votre Hauteur!
• FIN
• ….Avec toutes mes excuses de cette – courte – absence de raison!