Du Beg en Havr aux Birvideaux : la lumière sur l’eau

Ouest-FranceModifié le 27/07/2016
Chaque mercredi de l’été, nous raconterons Étel à travers une série d’articles illustrés de photos venant du musée des Thoniers. Aujourd’hui, les lumières sur l’eau, d’Étel à Belle-Ile.
Au début du XIXe siècle, l’accroissement du trafic maritime incite les pouvoirs publics à prendre des mesures pour sécuriser les routes maritimes, de jour comme de nuit. « C’est ainsi que Napoléon 1er crée le Service des phares et balises, le 7 mars 1806 », précise Michel Perrin.
L’entrée de la rivière d’Étel
L’embouchure de la Rivière d’Étel est rendue plus sûre par l’installation, en 1856, d’un petit feu de couleur rouge. « Puis une maison de gardien surmontée d’une tourelle de 3,75 m est construite à l’extrémité de la rive droite de l’Étel, au Beg en Havr, raconte Michel Le Leuch. Le petit phare entre en fonction en 1859. Enfin, en 1872, un phare de 10 mètres de hauteur remplace la petite tourelle. » Le phare et la maison du gardien seront détruits en même temps que le mât Fenoux durant la Seconde Guerre mondiale.
Complément d’un article du Télégramme:Le nouvel ouvrage mis en place conservera la silhouette de l’ancien qui, installé en 1951, a succédé à un premier établissement de signalisation, mis en service en 1872. Il était constitué d’une tour métallique surmontée d’une lanterne et fut détruit en 1943, pendant la guerre
De Belle-Ile à Étel
Le plateau des Birvideaux représentait le principal danger pour la navigation des caboteurs entre Belle-Île et Étel. « Cette plature rocheuse est située à l’ouest de la presqu’île de Quiberon, à mi-distance des îles de Groix au nord-ouest et de Belle-Île au sud-est », indique Michel Perrin.
Couvert au minimum par 2,60 m d’eau, il ne constituait pas un péril particulier pour les flottilles de pêche car il se trouvait en dehors de leurs zones d’activité. « Mais il en allait tout autrement pour les navires marchands et la marine militaire », ajoute Michel Perrin.
« Le Marlborough, vaisseau de 74 canons, s’est échoué à marée basse sur le plateau en 1800, avec 610 hommes d’équipage mais sans faire de victime. Par contre, le Carl Bech a connu un dénouement plus tragique. Pris par la tempête en 1911, il a été poussé vers la presqu’île de Quiberon et talonné sur le plateau. Il a terminé sa course sur la Basse Saint-Clément, cassé en deux. Aucun des 16 hommes d’équipage n’a survécu. »
La signalisation des Birvideaux
Il a fallu attendre 1875 pour que la plature soit signalée. Après l’échec des bouées, une balise en fer a été implantée en 1879. Balise emportée par une tempête un an plus tard.
Un nouveau projet de balise en deux parties a vu le jour en 1898, tenant compte des courants et de la force de la mer. « Il s’agissait de construire d’abord une base en maçonnerie de 5 mètres de diamètre, poursuit Michel Le Leuch. Les travaux commencés en 1905 ont été abandonnés en 1917 du fait de l’omniprésence des U-Boote. La guerre finie, d’autres priorités ont reporté les travaux jusqu’en 1921. »
Un chantier de 54 ans
C’est une simple tour de béton armé pleine qui a été retenue. « La lanterne est installée en 1934 et le phare définitivement mis en service le 8 novembre 1935. Le chantier aura duré 54 ans », souligne Michel Perrin.
« À chaque reprise du chantier, les bâtisseurs devaient enlever les coquillages et autres dépôts qui bouchaient les trous déjà réalisés. De plus, ils ne pouvaient travailler que quelques heures par jour à cause des marées », relate Michel Le Leuch.
La longueur des travaux fit du chantier des Birvideaux l’un des plus coûteux, son budget dépassant largement celui du phare d’Ar Men et égalant pratiquement celui de Kéréon. « Mais c’est ainsi que la route de Belle-Ile à Étel devint plus sûre la nuit grâce à la lumière sur l’eau », conclut Michel Perrin.

 

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