SUR L’ABRI DU MARIN

Source de la capture: À Douarnenez, 500 personnes soudées contre la vente de l’Abri du marin [DIAPO ET VIDEO] – Douarnenez – Le Télégramme

Publié par Alexis Souhard le 05 novembre 2022 à 18h00

Les prises de parole de membres du collectif se sont enchaînées dès 12 h, devant l’Abri du marin où une tonnelle avait été installée.    (Photo Le Télégramme/Alexis Souhard)           

Malgré la pluie, ils étaient 500 unis, ce samedi 5 novembre, à Douarnenez, en opposition au projet immobilier envisagé pour l’Abri du marin. Afin d’évoquer (aussi) les alternatives à ce projet.

Ils avaient appelé à se rassembler contre « ce qu’est en train de devenir Douarnenez ». Ce samedi 5 novembre, malgré les averses, plus de 500 personnes ont répondu, vers 12 h, à l’invitation du collectif « DouarnVendez : la grande braderie ?! » pour à la fois dénoncer l’opération immobilière envisagée par un promoteur bordelais, le Groupe Cir mais également ce qu’ils estiment être un laisser-aller d’une collectivité sur la question du logement. Dans ce projet, sont prévus neuf logements, dont le prix du mètre carré oscillerait entre 6 600 € environ pour les T3 et près de 8 000 € pour le studio.

« Si la jeunesse ne peut se loger, où ira-t-elle ? »

Bien plus que la transformation d’un lieu d’histoire – comme l’a rappelé Frédéric Tanter – pour en créer des appartements haut de gamme, cette opération se fait au détriment de la Ville selon le collectif. « Pour les actifs, les alternants, les étudiants, les stagiaires, que fait-on ?, s’est interrogé, au micro, Paul Robert, président des Ateliers de l’enfer. À l’horizon 2025, avec la nouvelle formation de BTS audiovisuel (au lycée Jean-Marie-Le Bris, NDLR), comment accueillerons-nous une centaine d’étudiants sans logements abordables ? »

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Dans l’assistance, les gens n’ont pas manqué d’acquiescer. Certains avaient d’ailleurs incité leurs enfants à venir : « Ce projet en faveur d’habitants fortunés, c’est le symbole de ce que devient cette ville, a témoigné Mathieu, un Douarneniste venu avec sa fille Yaël. Cela pose la question de l’avenir de notre jeunesse localement qui, si elle ne peut pas se loger, ira où ? ».

Non loin, plusieurs femmes grimées en vieilles dames, sur leur banc des ran-ouenns (radoter, voire râler en parler douarneniste), tendaient l’oreille au sujet des problèmes de logement que vivent les locaux : « On connaît tous ici quelqu’un qui est concerné par cela, a déclaré l’une d’elles. Un ami à nous continue de vivre dans un appartement malgré des fuites d’eau et une absence de travaux. Il le fait car il craint de ne rien trouver derrière ».

« C’est une opération de défiscalisation ! »

La Ville pourrait-elle préempter le bâtiment ? Elle pourrait trouver en tout cas des solutions, selon les porte-parole qui ont évoqué les contours de cet achat, révélés à travers la plaquette (susceptible d’être modifiée toutefois) un temps accessible sur le site du promoteur : « Ce n’est pas qu’une vente mais aussi une opération de défiscalisation à 71 % car ce bâtiment est inscrit aux Monuments historiques, a dénoncé au micro Ani Kudalkar. Si l’État est prêt à financer 71 % du prix, pourquoi la Ville de Douarnenez ne peut-elle pas négocier avec l’État pour le récupérer et le valoriser ? »

Pour atténuer l’exaspération, le collectif avait prévu musique et soupe populaire, accompagné de tartinades de poivrons et aubergine. Pour beaucoup, il faudra rester soudés. « On souhaite une réunion tous les 5 du mois, a prévenu Yuna Le Braz, une autre membre du collectif. Ce rassemblement, il ne faut pas qu’il s’arrête dès demain ».

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